j’ai écrit mon nom sur une pierre ponce, mais elle s’est effacée juste après. je suis resté avec ce nom dans les mains, ne sachant trop qu’en faire. je l’ai regardé dans tous les sens, sous toutes les coutures, puis je l’ai mis en bouche. c’était la seule solution envisageable pour garder les mains libres. parce que c’est important de garder les mains libres.
quand on a les mains libres, on peut écrire son nom sur une pierre ponce.
un lapin. sur la berme centrale. en train de se gratter derrière l'oreille.
je crois qu'il était suicidaire.
dernier soir. et je ne sais plus quoi penser.
on pourrait tracer le bilan. se dire que oui, finalement, j'ai écris. que oui, je me remets doucement à faire des photos. que j'ai vu la mer. qu'il n'a pas fait beau. et puis qu'il a fait beau quand il faisait laid ailleurs. qu'on n'a pas mal mangé, du moins dans les restos (la cantine, c'est toujours pas ça.) que les gosses aux cours, ça a été, sauf un qui insulte en arabe.
on pourrait se dire tout ça.
et puis on pourrait aussi ne rien dire du tout.
juste se taire et garder tout ça pour soi. comme la bouffe, finalement.
sauf qu'un jour, on doit quand même faire caca.
me voici parti pour ma deuxième et dernière semaine de boulot à la panne.
mon régime de chambrée a changé. si mon cher voisin de lit s'en est allé dans un autre bâtiment, j'ai par contre hérité, à côté de ma chambre, d'un dortoir de gamin de 14-15 ans.
et je ne sais pas ce qui est pire : me faire réveiller par le cliquetis de l'urine de mon compagnon de chambrée contre la lunette des vécés (non relevée, je le rappelle) ou par des cris d'animateurs obligés de réveiller leurs troupes à coups de sifflet, r'n'b et autres gabber/house/techno du même acabit à volume relativement élevé...
en attendant, une nouvelle cousine vient de naître. elle s'appelle elisa.
j'aime ce prénom. elisa.
ben voilà. à la
mer depuis bientôt une semaine. ai écrit. un petit peu. me suis morfondu. beaucoup.
je partage ma chambre avec un gars. je pense qu'on n'a pas grand chose en commun. et je n'en ai pas plus à lui dire. en gros, ce n'est pas facile tous les jours, mais on fait avec :-)
m'enfin, 'y a pas trop à se plaindre non plus. je suis logé, nourri et blanchi.
alors je tire la gueule (ça m'arrive) et je reste seul toute la journée. ça fait du bien, parfois.
ah oui !... je crois aussi que j'ai perdu ma patience.
mais ça aussi, on verra plus tard.
alors je réfléchis. parce que je pense que c'est toujours mieux que ne rien faire.