hier soir, j'ai regardé singing in the rain et j'ai beaucoup aimé.
aujourd'hui matin, j'ai passé une très bonne matinée, à voir des gens que j'aime bien, voire beaucoup, et à boire des coups.
après, je suis rentré chez moi et je me suis arrêté à la boulangerie, en bas. sur tout le chemin, je sifflais singing in the rain (and i'm happy again).
dans la boulangerie, j'ai commandé un petit pain au fromage, un autre intégral et puis une couque à la crème pâtissière. je sifflais encore, mais je me suis arrêté un moment. parce qu'à la radio, il y avait singing in the rain.
j'ai fait un grand sourire à la vendeuse, lui ai payé ma commande et suis sorti en sifflant.
j'aimais bien.
- Si on inventait une voiture qui utilise des blagues à deux balles comme combustible, tu irais loin, je t'assure.
- Tu sais, on ne peut nier la réalité de la dégénérescence intellectuelle en ce monde, répondis-je d'un air humble.
[H.Murakami, encore lui - 1999]
je suis heureux.
un point, c'est tout.
c'est fou comme il est impossible de transmettre ce sentiment de bien-être. je suis persuadé que je pourrai tenter d'utiliser tous les mots du monde et toutes les langues du monde et que je n'y arriverais pas encore. c'est une envie de partager à sens unique. quand ça vous prend, ça ne vous lâche pas. en tout cas, pas avant un certain temps. mais ça reste là. et ça vous bouffe l'estomac comme c'est plus possible. ça donne faim d'un rayon de soleil et d'une corneille qui baîlle. ça donne envie de courir à poil et de prouver aux autres que c'est marrant, de courir à poil.
sauf que là, maintenant, je suis au bureau et qu'il m'est totalement impossible de courir à poil. j'ai deux collègues qui pourraient mal le prendre. enfin, c'est surtout qu'elles ne comprendraient pas, peut-être, mon envie de courir à poil. mon envie d'être amoureux. mon état amoureux. mon envie d'elle et de personne d'autre. mon envie de voir dans ses yeux et de voir que c'est elle qui voit dans les miens.
c'est pas possible comme je suis heureux.
Nous sommes rentrés en marchant, avec son vélo à côté. Quand elle laisse son vélo quelque part, elle l’attache toujours avec deux cadenas. Au moins, elle est sûre de ne pas se le faire voler. Après, elle y attache aussi son casque. Comme ça, elle ne doit pas l’emporter. Peut-être est-ce par paresse, mais j’en doute. Je crois que c’est juste pour compléter le tableau du vélo laissé seul à lui-même et à la rue. Parce qu’un vélo, seul, en rue, ça fait toujours un peu triste, non ? Alors autant y ajouter un casque, que j’me dis. Ça doit rajouter quelque chose d’humain, quelque part.